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Jeune enfant avec des  problèmes de santé, j'ai passé ma petite enfance à La Forclaz  VD, au lieu dit "les Larets" chez ma Marraine la tante Raymonde Girod-Oguey. Le grand  air et la bonne terre de son jardin m' ont remis l'estomac à sa place, ce moment de vie à la montagne m'a permis de passer ce cap difficile. Puis je suis revenu auprès de mes parents, au chemin du Rizel 7, à Crissier dans la maison de mon grand-père Pierre BOBBA, selon mon souvenir, mon pépé et ma mémé occupaient le rez-de-chaussée, mes parents habitaient le premier étage. Les amis et parents du Quartier BOBBA se souviennent que j'étais un enfant de bonne humeur, toujours chantonnant et qui chaque jours aimais dire un petit coucou aux gens du quartier.  

Les souvenirs s'estompent, mais heureusement nos parents nous ont raconté nos premiers pas. Et quelque fois une rencontre avec une cousine ou un oncle, une tante, et voila à nouveau des histoires sympathiques que l'on aurait du noter sur un pense bête, mais je crois que je ne suis pas le seul dans cette situation. Je ne me souviens pas de la naissance de mes deux soeurs, Myriam et Liliane, j'étais trop petit pour me rappeler ces évenements. Très petit aux environs de deux ans je jouais avec mon cousin Claude, fils de la sœur de ma maman, nous avons 4 mois de différence, il mangeait plus de soupe que moi, voici deux photos de cette époque, attention pas de commentaire sur les barboteuses. Naturellement une photo me montrant en pleurs, probablement suite à un coup de langue de ce féroce gardien, le photographe ne m'a pas loupé, bon maintenant que tout le monde est au courant que je sais pleurer, je peux vous raconter la suite de ma vie sans me complexer. Je n'ai pas de souvenir du chien, ni son nom, ni à qui il était. Toujours est-il que dans ce quartier sympathique, très sympathique, j'ai grandi avec beaucoup de bonheur, entouré de l'affection de cette famille d'Italiens qui mettaient en avant les enfants et qui nous gratifiaient de tout l'amour qu'ils pouvaient nous donner, si je parle à la première personne du pluriel, c'est que ce que je décris ci-dessus n'était pas seulement pour moi mais aussi pour mes sœurs et mes cousins et cousines, toutes les portes du quartier nous étaient ouvertes. Ce magnifique terrain de jeux qui s'étendait du chemin des Oiseaux, jusqu'au chemin Noir, où le dépôt de l'oncle Jean nous servait de luna-park grâce aux engins de chantier qu'il possédait, avec mon cousin Jean-Claude Cavin, nous sommes souvent partis dans la lune grâce à la bétonneuse à moteur que nous arrivions à ammoder, à cette époque on savait s'amuser, quelques fois, comme tout les gosses du monde on faisait des crasses, par exemple manger les fraises du jardin de ma mémé, ou lui demander du sel, pour en mettre sur la queue des oiseaux pour les attraper, mais déjà malin avec ce sel, je mangeais ses tomates directement sur plant, elle le savait mais comme j’étais leur chouchou tout ce passait bien, puis de l'autre côté de l'avenue des Alpes, nous avions la Mèbre, notre océan d'imagination dans des cabanes éphémères, la pêche aux écrevisses, la chasse aux escargots. J'aimais aussi jouer avec mon cousin Aldo fils de Monique et Aldo que nous appelions "Dado", il était très gentil et attachant malgré son handicap, je me rappelle qu'il venait avec nous, ses autres cousins et cousines mais il ne dépassait jamais la limite du quartier.

Puis quelques années plus tard d'un âge probablement plus intéressant, mon oncle Louis qui était aussi mon parrain, m'emmenait avec lui dans sa camionnette une Peugeot 203 a plateau, du même modèle que la photo jointe, sur lequel il chargeait des marches d'escalier en béton qu'il allait livrer dans des chantiers alentours, je me souviens qu'il y avait une grosse lumière bleu qu'il allumait lorsque nous traversions un tunnel.

Il m'emmenait aussi à Ouchy, où il y avait des petits chevaux pour enfants, sur lesquels je faisais un petit tour en attendant qu'il prépare son bateau à moteur sur lequel nous faisions une petite virée. Le souvenir est flou, mais je l'ai toujours eu en mémoire probablement du fait que quand j'étais à l'école en première année, au milieu de mon premier livre de lecture la lettre Y illustrait le château d'Ouchy, le bateau genre runaboot était pratiquement le même, comme mon parrain est décédé cette année là, j'ai souvent rêvé de lui sur cette page, ce qui m'a valu quelques notes un peu basse pour cette première année.

Mais ne mélangeont les époques, l'école c'est plus tard. En 1955 la naissance de Serge fils de Marie-Thérèse, qui vivait aussi au chemin du Rizel 7, est venu prendre ma place de chouchou, mais ça c'est aussi une autre histoire, je vous raconterais plus tard car en découvrant cette photo je devais avoir environ cinq ou six ans, original n'est-ce pas? c'est comme les barboteuses interdit de rire,  surement une idée de Louis mon  parrain, je sais maintenant depuis que j'ai trouvé ce cliché, d'où vient le terme "le coup du lapin", car à l'époque ce genre de photo ne devais être donnée, merci pour ce cadeau. Toujours un gros souvenir de mon parrain, nous étions en 1956, et je commençais ma première année d'école enfantine, au petit pavillon de l'avenue des Alpes, avec Mademoiselle Bettex comme maîtresse, elle habitait aussi le quartier des Bobba, Louis mon parrain m'emmena dans sa voiture jusqu'à Renens au chemin de Crissier 1, chez Bauer papeterie, il m'acheta mon premier sac d'école, c'était un sac à dos spacieux et recouvert d'une peau de vache noir et blanc, bien que je n'en aie pas besoin, à l'école enfantines nous n'avions pas de leçons, mais j'étais tellement fier de mon beau sac que je le prenais quand même pour y mettre ma récréation, et je partais toujours de bonne heure pour que mes copains puisse me voir avec.

Nous sommes partis du Quartier en 1957 pour aller vivre à Lausanne au Chemin de Renens 53, mon papa Pierrot ayant trouvé un travail chez le propriétaire de l'immeuble, je crois qu'il s'appelait Balziger, il était distributeur pour Lausanne et sa région de choucroute venant de Thurnen, mon papa la livrait depuis son petit camion dans des seilles en bois. Dans l'immeuble, il y avait la poste de malley, un café restaurant de  "La Mascotte" tenu par M. Orlando, puis par Mme Rithner, ma maman Rolande qui était cuisinière de métier, elle a fait son apprentissage chez Mme Pouly à Chavannes, comme elle était bonne cuisinière elle faisait souvent des extras dans ce café, qui était situé juste en dessous de notre appartement, mes parents étaient aussi concierge. Comme la vie de cette époque était difficile, maman travaillait aussi le samedi et le dimanche comme cuisinière sur les bateaux de la CGN, le restaurateur s'appelait M. Monbelli il était le tenancier du restaurant des étudiants.

Mais nous n'étions pas malheureux ces week-end ou maman travaillait, papa s'occupait bien de nous, il nous préparait son ragout de bœuf aux cornettes, qui aurait fait envie a bien des chefs d'aujourd’hui, puis plus tard début 1958, il a acheté un meuble 3 en 1 avec la radio, un tourne disque et pour l'époque la télévision, de ce fait tout les mercredi après-midi, nous trouvions dans le salon des Bobba une quinzaine de gamins du quartier, et devant la porte un amoncellement de chaussures d'enfants, on aurait pu organiser une vente. J'aimais beaucoup cette période, il m'arrivait de ne pas aller à l'école pour raison de petite santé, et ces jours là, je me rappelle que maman après avoir aéré mon lit, elle me bordait dans des draps frais et pendant que je me rendormais avec une douce musique, les violons de Mantovanni, berçait mon nouveau sommeil, c'était de la musique de chambre diffusée par un programme de radiodiffusion sans commentateur, ah! là, j'étais le Chouchou de ma maman, merci pour tout cet amour.

un jour, il m’arriva une petite mésaventure parce que maman c'est aperçu que je jouais souvent à être malade, un jour comme elle n'a pas cru que j'avais mal au ventre, elle m'envoya quand même à l'école (de Prélaz, voir la photo) Et moi trainant mon ombre, j'y arrive tant bien que mal et, manque de bol, ce n'était pas de la comédie mais bien un début de péritonite, ouf ! l'infirmière de l'école a tout de suite fait le bon diagnostique et je me suis retrouvé à l'hôpital, opéré de l'appendicite, encore une fois j'ai été bien chouchouté, jusqu'à ma maitresse, Mme Daisy Charlet, (regarder comme elle est belle), elle est venue me trouver et elle m'a apporté un petit cadeau, ce souvenir ne ma jamais quitté c'était une maquette de la "Santa Maria" a construire, grand éveil de mes aptitudes de bricoleur. Puis comme tout les petits garçons de mon âge, qui sont amoureux de leur maitresse, je me suis appliqué pour lui faire plaisir et j'ai passé deux très belles années en compagnie de cette classe.

Puis vers le milieu de l'année scolaire je me suis retrouvé à l'école en plain-air de l'arzillier près d'Epalinge cité des hauts de Lausanne.


En dehors de l'école, j'ai une foule de souvenirs, qui se bousculent dans ma tête en passant au chemin de Renens, vite des notes pour ne pas que j'oublie, nous avions en face de chez nous, la fabrique de bois cadres et baguettes, c'est dans cet endroit nous avions conquis un terrain de jeux extraordinaire, c'était un labyrinthe ou ma sœur Lili et moi nous nous enfilions sous les billons qui séchaient à l'air devant la fabrique, nous défendions farouchement notre domaine des attaques des enfants de Bel-Orne, qui eux avaient au bas de leur chemin une grotte, qu'ils défendaient tout aussi bien, nous avons eu beaucoup de chance, car dans ces troncs nous n'avons jamais eu un grave accident, une fois, selon le souvenir de ma petite sœur Lili, elle me raconte qu'elle était resté bloquée dans les billons, ce sont des ouvriers de la fabrique qui sont venu la délivrer. Avec nos copains du quartier, nous nous aventurions aussi de l'autre côté du pont du Galycien et là à chaque fois c'était une expédition de grande envergure, après avoir bien joué dans ce coin, nous profitions du changement de travail de mon Papa qui était devenu chauffeur au Comptoir des Eaux minérales, on buvait gracieusement un Léco, j’aimais beaucoup les beau camions de livraison Américains c'était des Chevrolet bleus, avec Lili nous aimions aussi aller derrière le café "Milo" où les ouvriers de la fabrique des Eaux minérales Stehrenberger mettaient en bouteille leur délicieux breuvage, on recevait souvent une petite bouteille que l'on pouvait boire sur place, car ils récupéraient les verres vides, plus tard en grandissant les jeux ont aussi changés. "Chez Milo", le samedi si j'avais été sage Papa me prenait avec lui, et j'avais droit à un sirop, nous étions entre hommes, avec ses copains du boulot, c'était tous des tontons dont je ne me rappelle pas les noms, mais en rentrant à la maison maman savait en me débarbouillant la frimousse combien de tournées avaient été bues, les moustaches de la grenadine nous avaient trahi. Il y avait aussi, le garage des camions de l'oncle et la tante de mon papa, Carline et Rose Germano, ils étaient juste au dessus de nous au chemin de Renens, l'oncle Carlin était très gentil, il me donnait souvent des billes métalliques récupérées dans les roulements, les différentes grosseurs de plombs m'a permis d'être un champion du jeux de l'époque que l'on appelait le pot, dès que la bille était dans le pot on pouvait sans pougner tirer toutes les agates qui étaient autour du pot et les empocher : un gros plomb valait cinq agates et une agate valait trois gnus, maman m'avait cousus un sac pour y mettre mes billes, car dans les poches ça faisait des trous.

Comme j'étais le chouchou de mes grands-parents, je retournais souvent le samedi et dimanche au quartier BOBBA, devant chez nous au bas de l'avenue de Morges, je prenais le tram 7 qui m'emmenait à Renens au terminus de la ligne, et après la grimpée de la rue des Alpes, en passant devant l'épicerie de M. Thévenaz, j'achetais un bonbon, c'était ma récompense pour cette longue montée, mais mon plus beau cadeau dès que je franchissais la porte chez mon Pépé, c'était l'odeur des ravioli que m'avait préparé ma Mémé, fait maison avec beaucoup de viande, mon Pépé n'aimait pas beaucoup les épinards, donc la recette c'était pour un tiers de la viande hachée de ragout de bœuf, un tiers de saucisse à rôtir et pour finir de la chair à saucisson non fumé, ce mélange de différentes grosseurs était tout simplement génial, il me semble qu'elle devait descendre jusqu'à Renens pour trouver un boucher qui ne fumait pas tout ses saucissons, mais que n'aurait elle pas fait pour moi, ses ravioli étaient gros comme une demi rissole avec trois pièces on en avait assez, après le diner je m'empressais de faire le tour du quartier faire des bisous à toute mes jolies cousines, après avoir vu tante Odette, je filais chez Monique et la tante Thérèse, puis c'était au tour de tante Léna et sa fille Myrian, après un biscuit ou un bricelet, pour les bisous en plus, il fallait continuer jusque chez Pierrette et Joceline, la tante Rosine me préparait un sirop et je finissait ma tournée chez la tante Esthère ou je voyais Marcelle, que j'étais heureux car elles étaient tout belles les cousines de mon papa, j'allais aussi voir Liliane au chemin des Oiseaux, et quand j'avais la chance de trouver Jean-Claude Cavin le fils de Marie et Francis, qui habitaient à la rue du Nord à Renens, qui comme moi, il aimait passer le week-end au quartier, très complices nous faisions les chenapans en dehors du quartier et nous redevenions des petits anges, dès que nous étions rentrés chez nous.